une belle aventure théatrale

C’était hier, une journée comme je les aime, une journée que je souhaiterais sans fin. Une journée de tournée.

Il y a un peu moins de 2 mois de cela, le metteur en scène du groupe « des jeunes (17 à 21 ans), Thierry, de la Compagnie Pocket Téâtre,  m’a appelé pour me demander de remplacer un rôle pour leur pièce « Pour rire pour passer le temps » de Sylvain Levey. Une pièce qu’ils ont joué et rejoué, notamment au festival de Saint Louis où ils ont décroché un Louis d’argent. Ils devaient la rejouer pour un festival et un rôle manquait, il a alors pensé à moi.
J’ai pas mis longtemps à réfléchir et à accepter comme vous l’imaginez. J’ai du alors me plonger dans le personnage et apprendre le texte. C’était un beau challenge à relever car le délai était court et nous n’avions qu’une seule journée de répétition avant le grand jour. La journée de répétition s’est très bien passée, mon appréhension s’est alors effacée pour faire place à l’impatience.

C’est une pièce très dure, forte en émotion. Le thème, la violence. La violence sans raison, de celui qui se sent plus fort envers celui qu’il désigne comme inférieur. Mon personnage est celui de la victime qui reçoit coup sur coup, coups, injures, moqueries et humiliations. Le public lui est voyeur, installé tout autour d’une scène ronde, il endosse une veste, la même que porte les bourreaux. Tout le public se retrouve alors unifié par un même costume, ce qui donne l’effet de celui qui regarde, accepte et participe.

Nous sommes parti hier matin, en mini-bus, direction Chatillon sur Chalaronne (01) pour le festival national de théâtre amateur, dans la joie et la bonne humeur et l’excitation.
J’ai été très bien intégré dans le groupe. Il est vrai qu’on se cotoit depuis pas mal d’année quand même. Nous n’avons pas le même âge mais nous avons une même passion et la même envie, jouer.

La représentation avait lieu l’après midi. On se prépare dans les coulisses, le trac monte pour moi. Les jeunes dansent et se défoule. Thierry nous regroupe avant notre entrée sur scène. On se tient la main, en cercle, on se concentre, on écoute ses paroles de réconfort et d’encouragement. On pousse un cri. Le cri de la soif de vaincre. Un cri de joie. Nous sommes prêt.

Plusieurs personnages, dont le mien s’installe sur les chaises dans le public qui commence à rentrer peu à peu, enfilant cette fameuse veste d’une unique couleur. La musique s’élance doucement. Mon coeur tape plus fort qu’elle.

J’entre à la fin de la scène 2. Mes mains tremblent et mon coeur palpite à un point où je me demande s’il ne va pas sortir de moi. Et je commence à jouer. Et le plaisir commence.

La pièce est courte, 45 minutes. Quand on arrive à l’avant dernière scène, ma principale, je me dis « déjà! » . Oui déjà, c’est la fin. le salut. Le public applaudit, leur sourire se dessine de plus en plus, ils sont enjoués heureux d’applaudir, heureux de ce qu’ils viennent de vivre. Et je souris aussi, je suis heureuse autant qu’eux. Certains se lèvent, d’autres suivent. Mon bonheur est immense, indescriptible. Deux rangées, debout, nous applaudissent avec ferveur et enthousiasme.
Comment définir ce que je ressens à ce moment là. C’est un plaisir immense, de la fierté, du soulagement, de l’émotion. Une envie de pleurer, de crier ma joie, je ne peux arrêter de sourire. Je ressemble certainement à une Miss France en train de défiler, mais moi,  je ne contrôle pas ce sourire.
Les spectateurs ont été nombreux à venir nous féliciter. Des mots qui vont droit au coeur. J’ai réussi mon défi et j’ai vécu une formidable aventure. Une aventure partagée avec un groupe de passionnés qui me manque déjà.
Je suis tout de même frustrée de ne plus endosser ce personnage. J’ai été complètement happé par lui, par l’ambiance de cette pièce et j’ai maintenant du mal à en sortir. Le blues du lendemain, se fait ressentir encore plus fortement qu’à l’habitude. Je ne remercierai jamais assez Thierry de m’avoir choisi pour ce rôle. J’ai aimé travailler avec lui qui a réussi avec une grande facilité à m’apprendre à interpréter ce personnage. J’ai aimé travailler avec ce groupe, qui ont le même appétit théâtral que moi. Ce fut un plaisir partagé, un plaisir court mais immense.

Je remonte bientot sur scène pour rejouer « Débrayage » de Rémi De Vos, notre pièce de l’an dernier que nous avons rejoué en mars. Nous jouerons le 18 mai à Pontarlier (25) au festival de théâtre amateur et populaire. Nous avons déjà fait 2 répétitions, nous étions heureux de nous retrouver dans cette pièce (car certains ne joueront pas dans la pièce préparée cette année). Je reviendrai donc prochainement vous raconter cette aventure.
Pour la pièce préparée cette année (les répétitions ont commencées en novembre), il s’agit de « A tout ceux qui » de Noelle Renaude. Nous jouerons cette été. C’est donc avec plaisir que j’avais 3 pièces en préparation. 3 spetacles différents dans la tête. Donc 3 fois plus de plaisir 🙂

4 réponses à “une belle aventure théatrale

  1. Toujours le même plaisir à lire ton propre plaisir de jouer ! C’est fascinant comme tu aimes le théâtre… Ce serait à voir, vraiment !
    Bises de l’énergumène qui vient, qui part, qui revient…

    • Moi aussi je m’étonne toujours de cette amour qui grandit à chaque représentation. Je ne verrais pas ma vie sans. C’est devenu un véritable sens à ma vie, C’est un échappatoire, un exutoire. Une grande passion.
      J’espère aussi pouvoir un jour te le faire découvrir. Ca viendra 🙂
      Bisous mon énergumène qui vient qui part qui revient

  2. Ah passion quand tu nous tiens! Je suis d’accord avec Rony : te lire est jubilatoire tant tu transmets l’énergie que te procure le plaisir de monter sur les planches. C’est à chaque fois un immense plaisir partagé. Merci !
    Plein de bisous
    LO

    • Merci!! Ca me fait vraiment plaisir de savoir que mes écrits plaisent comme ça 🙂
      Merci à vous de me suivre
      Cette semaine est encore bien remplie j’ai 2 répètes (2 spectacles différents) et je joue samedi 🙂 Yes!!!
      Plein de bisous ma Lo

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